Retour vers Acquisitions récentes

Thomas COUTURE, La main de l'avocat

A.2021.1.1_01©Musees-Senlis

Thomas Couture (Senlis, 1815 - Villiers-le-Bel, 1879)

La main de l’avocat

Huile sur papier collé sur toile ; H. 33 x l. 41 cm (dimensions sans cadre).

Monogrammé en bas à gauche T.C.

Thomas Couture, peintre senlisien

Natif de Senlis, Thomas Couture (1815-1879) rejoint la capitale en 1826. Par cette installation parisienne, son père, qui est artisan-cordonnier, participe au mouvement d’ascension sociale des classes populaires de cette époque. L’enfant montre très jeune des aptitudes au dessin. En 1830, il entre dans l’atelier du baron Gros, puis dans celui de Delaroche. Malgré ce bagage académique, il n’obtient que le second prix de Rome en 1837. Trois ans plus tard, sa peinture apparaît au Salon ainsi qu’à la vitrine du marchand Deforge. En 1844, l’Amour de l’Or est acheté au Salon par l’État et envoyé au musée de Toulouse. Le peintre obtient la consécration en 1847 avec Les Romains de la décadence (Paris, musée d’Orsay). Reconnu par la critique du Salon comme un artiste talentueux, il ouvre son propre atelier. Les premiers temps sont fastes. Les élèves se pressent de tous pays pour assister aux leçons : Édouard Manet, Puvis de Chavannes, Feuerbach... Sollicité par les collectionneurs pour ses talents de portraitiste, Couture reçoit également de l’État la commande d’une vaste composition, l’Enrôlement des volontaires (musée départemental de l’Oise). Sa renommée gagne les États-Unis où il expose dans différentes villes. Au cours des années 1850, il entreprend la série des arlequinades. En 1851, il commence le décor de la chapelle de la Vierge à l’église Saint-Eustache, qui est inaugurée en 1856. Sous le Second Empire, il est chargé de peindre Le Baptême du prince impérial (musée national du Château de Compiègne). Toutefois ses relations avec le pouvoir s’assombrissent et il ne mène pas cette commande à terme, ni celle de l’Enrôlement. Les années 1860 à 1863 sont marquées par les attaques incessantes de la critique, l’ingratitude du public et la désertion rapide de l’atelier. Couture se retire à Senlis et aménage un atelier dans la chapelle de l’ancien palais épiscopal (actuel musée d’Art et d’Archéologie), qu’il occupe du 15 mars 1861 au 15 avril 1863. Dans les années 1870 et jusqu’à la fin de sa vie, il renoue avec son rôle de professeur lors de sessions estivales qu’il organise dans sa propriété de Villiers-le-Bel, et que fréquentent en majorité des étudiantes américaines.

Une étude importante

L’étude et l’enrichissement du fonds Thomas Couture de Senlis, l’un des trois plus importants dans les collections publiques françaises après ceux du Palais de Compiègne et du MUDO-musée de l’Oise à Beauvais, constituent aujourd’hui l’une des priorités du projet scientifique et culturel du musée d’Art et d’Archéologie de Senlis. Cette œuvre illustre en outre parfaitement les préceptes que le maître théorisa en 1867, lors de sa retraite senlisienne, en vue de laisser à la postérité un manuel technique dans lequel les futures générations de peintres pourraient puiser les leçons du « bel art ». Ce tableau témoigne de l’importance que l’artiste accorde aux travaux préparatoires, au mariage des couleurs et au placement des ombres et des lumières pour modeler la Nature en toute objectivité. Il permet également d’insister auprès du public sur le travail d’atelier, préalables aux grandes commandes. C’est précisément cet aspect que le musée d’Art et d’Archéologie tend à développer depuis la rénovation de la chapelle du Chancelier Guérin, ancien atelier de Thomas Couture, dans laquelle les toiles du maître sont désormais exposées de manière permanente.