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Attribué à August MARTIN, Église Saint-Pierre de Senlis

Martin, église saint pierre

Attribué à August MARTIN (Fürth, 1837 - Kiedrich, 1901)

Église Saint-Pierre de Senlis

Vers 1850

Huile sur toile

72 x 92 cm

Signé en bas à droite MARTIN

Un peintre romantique allemand ?

August Martin, peintre d’histoire d’origine allemande, fut élève d’Edward von Steinle (Vienne, 1810 - Francfort, 1886), artiste établi à Francfort-sur-le-Main et affilié à la nouvelle école d’art religieux allemand. August Martin travailla principalement pour des églises. Nazaréen et partisan du néogothique, il est connu pour ses restaurations et ses peintures murales dans des églises de Hesse. Il participa notamment à la restauration des volets de l’orgue de l’église de Kiedrich.

Sa présence est attestée dans l’est de la France où il a réalisé huit peintures monumentales ornant la voûte du chœur et de la nef de la chapelle Saint-Léon IX du château Saint-Léon d’Eguisheim dans le Haut-Rhin. En revanche, rien ne prouve que l’artiste se soit rendu dans la région de Senlis. Il est fort probable que cette huile sur toile ait été réalisée d’après une gravure ou qu’il s’agisse d’un autre artiste, le patronyme Martin étant extrêmement fréquent.

L’église Saint-Pierre de Senlis au XIXe siècle

Ce tableau représente la façade occidentale de l’église Saint-Pierre de Senlis sous un ciel tempétueux. Dans une veine romantique, le peintre réalise une vue très détaillée de l’architecture gothique de l’édifice qu’il agrémente de scènes de genre : une charrue de foin tirée par deux chevaux sort de l’église par le portail principal tandis que des lavandières s’affairent au premier plan à droite. Le caractère pittoresque de la scène (la basse-cour, le charretier, les femmes au travail) est fidèle aux activités qui avaient lieu aux portes de l’église, après la vente de l’édifice comme bien national en 1792. Manufacture de chicorée en 1807, l’église et l’ancien séminaire à dextre sur la toile sont rachetés par la ville de Senlis en 1842 qui y installe un escadron de cavalerie. Les bas-côtés et les chapelles du chœur sont divisés en stalles. À partir de 1862, l'ancienne église est progressivement abandonnée. La ville de Senlis décide en 1881 de remettre en état le bâtiment et le transforme en marché couvert.

Ce tableau illustre la période d'altération de l'église Saint-Pierre de Senlis dans le courant du XIXe siècle.