Historique
Ce tableau peu connu est à la fois une des raretés du musée de la Vénerie et de l’œuvre de Jacques-Emile Blanche. En effet, Jane Roberts, qui en est la spécialiste, ne connaît pas d’autre composition de l’artiste sur ce sujet, excepté le Portrait du prince de Caraman-Chimay en veneur (étude, 1914, Rouen, musée des Beaux-Arts), d’un rapport lointain avec notre tableau. Partageant sa vie entre la France et l’Angleterre, Jacques-Emile Blanche évoluait dans les cercles mondains et aristocratiques des deux pays où la vénerie tenait une place importante. Or, les mentions cynégétiques sont rares dans ses écrits et absentes du récit de ses séjours dans les châteaux de la campagne anglaise. Blanche était avant tout portraitiste, même si on lui doit quelques compositions à thèmes sportifs (régates, matchs de rugby, scènes de plage, courses de chevaux) auxquelles se rattache notre tableau. Il n’est pas exclu qu’il l’ait peint spécialement pour Charles Hallo, élève de son ami Cottet à l’académie La Palette où lui-même enseigna au début des années 1900. Ce tableau, chargé de vibrations bleutées qui lui donnent sa luminosité, traduit bien les mœurs de la vénerie anglaise, moins solennelles que la nôtre, avec des cavaliers en tenue rouge au rendez-vous dans un village. B.O.