Auteur

MARTIN Pierre-Denis

Dates de l'auteur

Paris, 1673 ; Paris, 1743

Titre

Rendez-vous de chasse à Bougival

Datation

1725 entre ; 1739 et

Matériaux et techniques

peinture à l'huile, toile

Dimensions

H. 2,626 ; l. 4,659 m

Inscriptions

Lieu de conservation

Musée de la Vénerie

Statut

propriété de la commune ; Senlis ; Musée de la Vénerie

Numéro d'inventaire

B61

Historique

C’est G-M. de La Jonchère, officier de finances, devenu trésorier général de la Caisse de l’extraordinaire des guerres, qui fit agrandir le château de La Chaussée, en 1717. Embastillé sous la Régence et finalement acquitté en 1725, il en devint nu-propriétaire en 1743. Fort attaché à ces lieux, c’est sans doute entre 1725 et 1739 qu’il appel, pour obtenir le “portrait” du château, à Pierre-Denis Martin. Le tableau était vraisemblablement destiné à décorer l’une de ses salles. Formé à partir de 1694 par son homonyme Jean-Baptiste Martin dans la tradition de la peinture de batailles et des Maisons royales, instaurée aux Gobelins par Van der Meulen, Martin a su tirer parti de la position dominante du château au-dessus de la Seine pour détailler tout ce qui, à titre topographique ou architectural, participait à la beauté du site. Au centre, on discerne l’aqueduc de Louveciennes, le château de Voisins, propriété du marquis de Cavoye, le pavillon des Eaux devenu en 1768 la résidence de Mme du Barry. Suivent les installations de la machine de Marly descendant jusqu’a la Seine et, plus loin, à l’horizon, le Château-Vieux et le Château-Neuf de Saint-Germain-en-Laye. Au-dessous, d’étendent la forêt du Vésinet et la plaine de Croissy, ainsi que de vastes vignobles, tandis qu’au pied de La Jonchère, on peut repérer le château de La Chaussée. La chasse se déroule au tout premier plan. La couleur des tenues n’est sans doute pas alors si codifiée que l’on puisse identifier l’équipage du roi en bleu, celui du comte de Toulouse en rouge, celui des princes de Condé en ventre-de-biche et amarante. Plusieurs tableaux de Martin représentent quelques-unes des chasses très fréquentes qui partaient du château royal de Marly tout proche. Il existe encore à Louveciennes un chemin de La Chasse-du-Roi qui relie le rond-point de la grille royale du parc de Marly et les bas de Louveciennes et de Bougival. Ce tableau a probablement été acheté par le banquier Edgard Stern pour décorer la salle à manger de l’imposant château qu’il s’était fait construire sur le domaine de Villette, acquis en 1900. Longtemps donné à Van der Meulen, le célèbre peintre topographe du règne de Louis XIV, il a été rendu à l’un de ses émules, Pierre-Denis Martin. Cette attribution est admise par Xavier Salmon, conservateur au musée national du château de Versailles où sont conservés des œuvres de cet artiste, dont plusieurs vues de Marly. Le tableau de Senlis représente un site voisin : la perspective des coteaux de la Seine, entre Louveciennes et Saint-Germain-en-Laye. Des constructions (4) ponctuent le paysage, cultivé ici et là : au premier plan, à gauche, le pavillon de la Jonchère, construit vers 1730 ( ?); à l’arrière, l’aqueduc de Louveciennes achevé en 1686, plus bas, le château de Voisins, puis le pavillon des Eaux agrandi en 1768 par Mme du Barry et la machine de Marly, terminée en 1686, au bord de l’eau,; au loin se profilent les châteaux « neuf » et « vieux » de Saint Germain-en-Laye. A l’avant-plan, près de du fleuve serait représenté le château de la Chaussée qui a appartenu à Mlle de Blois. Considérée comme une école de la guerre, la chasse compte parmi les thèmes favoris des cortèges royaux mis en scène par les artistes topographes. Dans ce tableau, Charles Hallo reconnaissait à la couleur des livrées, les équipages du Roi (bleu), du comte de Toulouse (rouge), des princes de Condé (ventre de biche et amarante). Nul n’a depuis confirmé cette identification car la codification chromatique des tenues ne s’est véritablement fixée qu’au XIXe siècle. David Brouzet