Historique
Selon son biographe (Valroger de, p. 63), Gustave Parquet serait devenu en 1865 le suppléant de Gustave Jadin, malade, au poste de peintre de la vénerie impériale. Peintre équestre, de formation autodidacte, il est moins connu que son prédécesseur, mieux introduit dans les milieux artistiques et littéraires. Sa peinture, aussi claire et fine que celle de Jadin parait sombre et empâtée, est aujourd’hui peu fréquente à la cimaise des musées comme sur le marché de l’art. En 1868, Parquet expose au Salon le Rendez-vous de la vénerie impériale, qui réunit, comme celui de Jadin (1854, Compiègne, musée national du château), les officiers de l’équipage dans la posture convenue de l’écoute du rapport. L’étude préparatoire du musée de la Vénerie ne permet pas de distinguer les traits du grand veneur, Edgard Ney, prince de la Moskowa, et de ses lieutenants, le baron de Lage, les marquis de Toulangeon et de La Tour-Maubourg, identifiés par le commandant Parquet, fils de l’artiste, sur l’œuvre achevée. Cette composition officielle, dans la lignée du célèbre tableau d’Oudry, Louis XV assistant à l’hallali dans les étangs de St-Jean-aux-Bois (Toulouse, musée des Augustins), témoigne de la volonté impériale de remonter une vénerie aussi grandiose que celle des monarques de l’Ancien Régime. La capitulation de Sedan met un terme à la brève carrière de Parquet au service de l’Empereur dont le musée de Compiègne conserve différents témoignages (portraits équestres de petit format du baron Lambert, de la comtesse d’Heursel, du Prince impérial et de Joachim Murat ; Découplé et Relais de la vénerie impériale, Valets d’écurie et chevaux aux Beaux-Monts). « Elevé dans le goût du cheval et des sports par son beau-père, M. Côme, garde du corps de Charles X, puis colonel des gardes nationales de l’Oise » (Valroger, p. 63), Parquet donne au sujet équestre une place centrale dans son œuvre : portraits de chevaux seuls ou avec cavaliers, rares chevaux de course et compositions cynégétiques. Relais de chevaux de la vénerie impériale devant Pierrefonds représenterait Louis, le piqueur des écuries, conduisant les chevaux de l’équipage de Napoléon III. Ceux des hommes étaient de modèle irlandais, « amples et bien membrés », selon Valroger (1948, p. 72). La même source indique que les officiers de vénerie et les piqueurs en possédaient chacun trois, les valets de limier à cheval, deux, les valets de chien à cheval, un. L’Empereur, quant à lui disposait pour la chasse de 14 chevaux de selle, des purs-sang et l’impératrice, dix-huit. A l’arrière-plan, les ruines du château de Pierrefonds constituent l’un des motif emblématique de la peinture de paysage au temps de Napoléon III, qui confia sa restauration à Viollet-le-Duc en 1858. En bas à gauche, un gamin agenouillé avec ses chiens observe les chevaux de l’Empereur. Ce détail nous rappelle par un clin d’œil la dimension spectaculaire de la vénerie des souverains. En dehors du Rendez-vous de la vénerie impériale, qui représente une scène officielle, Parquet dépeint des aspects plus anecdotiques de la vie de l’équipage de Napoléon III. Dans Valets d’écurie promenant les chevaux aux Beaux-Monts (Compiègne, musée du château), Cheval de relais mené par un valet et Relais de chevaux de la vénerie impériale devant Pierrefonds (Senlis), il rompt avec la vision romantique du monde équin à la Géricault ou à la de Dreux qui privilégie la vitesse et l’action pour lui préférer les temps de repos ou de préparation. B.O.