Historique
Malgré sa célébrité, cette oeuvre demeure entourée de mystère. Elle a été découverte par le chanoine Eugène Müller (1834-1918), auteur d’une importante monographie sur Senlis, mais à un emplacement non connu. Marcel Aubert a d’abord envisagé que cette élégante sculpture en ronde-bosse appartienne à l’une des statues-colonnes du célèbre portail occidental de la cathédrale de Senlis, mutilées à la Révolution. Mais il se ravisa. Ni les dimensions ni le style ne correspondaient à ceux du portail. En 1963, il émit une nouvelle hypothèse selon laquelle elle pourrait provenir du portail de l’ancien transept de cet édifice. Mais rien ne le confirma. Une provenance de l’une des églises disparues de Senlis, notamment Saint-Rieul, devenait dès lors plus probable. La deuxième interrogation concerne son identification. Marcel Aubert la qualifie de « Beau Dieu » mais l’idée qu’elle puisse correspondre à l’une des statues-colonnes suggère d’autres hypothèses. Ces questions posées ne retirent rien à la qualité formelle de l’oeuvre : le modèle arbore une barbe et des cheveux longs aux mèches nettement séparées. Son visage de forme allongée, légèrement émacié, est marqué par quelques rides d’expression (pattes d’oie, sillons autour de la bouche). Bien qu’il n’en demeure aucune trace aujourd’hui, les traits du personnage étaient sans doute soulignés par une polychromie.