Historique
Plus qu’un portrait, puisqu’aucune identité n’est donnée au modèle, cette oeuvre évoque une « figure de fantaisie » comme la production de Couture en comporte plusieurs. Qui est ce jeune homme revêtu d’une blouse ? Peut-être un jeune élève ou un rapin ? Dans les ateliers, le rapin est chargé d’aider le maître dans des tâches subalternes comme le nettoyage des pinceaux et des palettes. En échange de quoi, il apprend les rudiments de son art. L’expression légèrement mélancolique de son visage est caractéristique des physionomies de Couture, souvent rêveuses et un peu tristes. Sa facture est emblématique de la technique de l’artiste : fond uni et lumineux, d’une tonalité neutre, sur lequel se détache le modèle parfaitement dessiné avec des reprises vigoureuses au trait de pinceau pour matérialiser les plis du vêtement ou les mèches de cheveux, tonalités vives et contrastées, qui confirment la maîtrise picturale du peintre appelé à triompher un an plus tard au Salon avec Les Romains de la décadence. (Senlis, musée d’Art et d’Archéologie, catalogue guide, 2012)