Historique
Une fois le soutien de Wilhelm Uhde acquis, Séraphine entreprend de grands formats, autour d’un mètre cinquante de haut, qui forment le corpus restreint de ses derniers tableaux. Leur création s’étend sur deux ou trois années, entre 1928 et 1931. Les exégètes ont supposé qu’elle peignait parfois en mettant ses toiles par terre. Cette hypothèse a été vérifiée lors de la restauration de cette oeuvre au C2RMF (Centre de recherche et de restauration des musées de France) qui a permis son examen très attentif. Détail La présence de coulures, de gouttes, indique que Séraphine faisait pivoter sa toile et qu’éventuellement elle travaillait à plat avant de la redresser. D’importantes craquelures, des rétractations, résultent de couches superposées sans nécessaire respect des temps de séchage ni de compatibilité des matériaux. Cette matière « accidentée » donne à l’oeuvre une part de sa singularité. L’extrême densité de la composition, son caractère foisonnant prouvent que Séraphine a franchi un cap dans la conquête de sa liberté créative.