Historique
Ce tableau montre la Vierge présentant l’Enfant à une religieuse. La présence des attributs royaux (sceptre, couronne et manteau orné de fleurs de lys) fait penser au voeu de Louis XIII dont il existait une version à la Cathédrale, selon l’inventaire de 1889. Marcel Aubert signale une Vierge à l’Enfant et à leurs pieds une adoratrice royale revêtue d’un voile noir dans la chapelle Saint-Joseph, ce qui permet de valider l’information de Jean Boyer selon laquelle une Vierge présentant l’enfant Jésus à sainte Jeanne de France figure dans la cathédrale. Sainte Jeanne de France (1464-1505), la fille de Louis XI mariée de force avec le duc d’Orléans qui, devenu le roi Louis XII, la répudie, est la fondatrice de la congrégation des Soeurs de l’Annonciade. Deux tableaux conservés dans la cathédrale sont signés Frédeau, La Vierge mettant Jésus au tombeau, actuellement non restauré, dans la sacristie, portant une signature identique, et Le Miracle de la dent de saint Rieul (daté 1645) dans le bas-côté sud de la nef, signé en cursive, M Frédeau. L’historiographie répertorie plusieurs Frédeau, un Amboise et ici, Michel (Aix-en-Provence, vers 1629/34 - ?) et Mathieu (Paris, vers 1638/9 - ?), connus par un nombre restreint de tableaux qui ne semblent pas devoir être confondus (l’initiale identique de leurs prénoms, le M, pouvant être source d’erreur quant à l’interprétation des signatures). En l’absence d’éléments de provenance des tableaux signés Frédeau à Senlis, il est difficile d’en dire plus sur l’auteur de cette Vierge à l’Enfant comme sur les raisons qui l’ont conduit à traiter ce sujet, sans doute lié au commanditaire de l’oeuvre.