Historique
Bien qu’ayant conservé des attaches avec sa Provence natale (il est l’un des fondateurs de l’association méridionale des cigaliers), François Truphème qui se forma à l’école des Beaux-Arts de Paris fit une carrière très liée à l’essor artistique de la capitale en exposant régulièrement au Salon et en participant à l’ornementation des nombreux monuments construits sous le Second Empire (Opéra, église de la Trinité). Sa statue de Mirabeau, exposée au Salon de 1857 (bronze) et de 1872 (marbre), rejoignit ensuite sa ville natale. L’ensemble de son œuvre, qui comprend de nombreux portraits, dénote un honnête savoir-faire à l’image de l’Oiseleur. Cette sculpture réunit en un parfait compromis les préceptes du nu académique, la sensualité et l’allégorie qui en est le prétexte, selon le goût en vogue sous le Second Empire et la IIIe République. Inspiré par une fable de La Fontaine, l’Oiseleur, l’Autour et l’Alouette (livre VI, fable 15) à teneur moralisatrice (on est toujours victime d’un plus puissant que soi ou qui voulait prendre est pris, un autour qui attaque une alouette finit lui-même par être capturé), cette statue à la douceur un peu mièvre montre un éphèbe serrant délicatement les ailes d’un autour qui emprisonne une alouette. L’Oiseleur faisait partie des nombreuses sculptures qui rythmaient l’accrochage de la chapelle à la Charité, auprès de bustes et moulages en plâtre remisés dans des réserves de fortune au moment de la conversion à la Vénerie du musée. Le musée Granet (Aix-en-Provence) conserve le plâtre de cette sculpture.