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Louis-François CASSAS - Le lac et le grand rocher de Mortefontaine

Louis-François CASSAS - Le lac et le grand rocher de Mortefontaine

Louis-François CASSAS - Le lac et le grand rocher de Mortefontaine
Eau-forte, plume, encre brune, rehauts d’aquarelle et de gouache
1801
Gravée b.g. sur le montage : Cassas L.F. f.et b.d. : trouve à la Calcographie des frères Piranesi à Paris
H. 0,58 ; l. 0,86 m
Inv. A.2007.0.6

Joseph Bonaparte acquiert en 1798 le domaine de Mortefontaine dans l’Oise, où il engage des travaux très importants de remise en état. Le 20 janvier 1800, Caroline Bonaparte se marie avec le général Murat à quelques kilomètres, dans le temple décadaire du canton de Plailly. Elle se rend fréquemment à Mortefontaine, où l’invite son frère qui y réunit sa famille et la société vivant dans son orbite. Les scellés sont apposés sur le domaine en 1814.

La gravure intitulée Le lac et le grand rocher de Mortefontaine fait partie d’une série éditée par les frères Francesco et Pietro Piranesi qui se sont réfugiés à Paris, après le renversement en 1798 de la république romaine instituée par les Français. Héritiers du fonds constitué par leur père, Giacomo-Baptisto Piranesi, ces archéologues et dessinateurs ouvrent en 1803 sur la place du Tribunat (actuelle place du Palais Royal) un magasin où ils vendent les gravures des Monuments et des Sites les plus remarquables du globe…, qui mêlent des vues d’Égypte, de Grèce et… de Mortefontaine. En incluant ce lieu, ils rendent hommage à Joseph Bonaparte, rencontré lors de son ambassade à Rome en 1797, et qui va soutenir leur activité de diverses façons, entre autres par l’établissement d’une fabrique de vases installée à Plailly. Offerte en 1888 au musée par le collectionneur Paul Marmottan sous le titre Le lac des Islettes à Mortefontaine, cette gravure représente plus probablement le lac de Vallière. Elle a été dessinée par le peintre et architecte Louis-François Cassas (Azay-Le-Ferron, 1756 ; Versailles, 1827) qui fut professeur de dessin à la manufacture des Gobelins à partir de 1816 et à qui l’on doit de nombreuses gravures topographiques d’après des sites remarquables.