Chaalis hors-les-murs – au musée d’Art et d’Archéologie

Des œuvres du musée de Chaalis entrent en résonance avec le parcours permanent du musée d’Art et d’Archéologie, à partir du mois de novembre 2025.

Le domaine de Chaalis © Eric Seillé

Niché au cœur de la forêt d’Ermenonville, le domaine de Chaalis réunit des vestiges et bâtiments du XIIe siècle au XVIIIe siècle. Arpenter ce site, c’est découvrir les ruines de l’église et du cloître gothique, la chapelle et ses exceptionnelles fresques du Primatice (Bologne, 1504 – Paris, 1570), ainsi que la très riche et éclectique collection de Nélie Jacquemart-André (Paris, 1841-1912) dans le musée-château. Un « Jardin remarquable » complète l’ensemble.

Née en 1841, Nélie Jacquemart-André passe une partie de son enfance à Chaalis, auprès de sa protectrice, Madame de Vatry (Ermenonville, 1802-1881). Le domaine de Chaalis, alors transformé en résidence de chasse, est un lieu de rencontre incontournable. La jeune Nélie y développe ses aptitudes en dessin. Élève de Léon Cogniet (Paris, 1794-1880), elle apprend la peinture à « l’atelier des femmes », fondé par Marie-Amélie Cogniet (Paris, 1798-1869). Artiste reconnue, Nélie Jacquemart expose à plusieurs reprises au Salon et devient la portraitiste du Tout-Paris sous le Second Empire et la IIIe République. Elle épouse en 1881 Édouard André (Paris, 1833-1894), héritier d’une dynastie de banquiers. Tous deux passionnés d’art, ils transforment leur hôtel particulier au 158 boulevard Haussmann en un écrin pour leur collection. Après la mort de son mari en 1894, Nélie poursuit l’enrichissement de leur collection, grâce aux conseils de marchands d’art de renom, d’Europe et d’Asie. Elle acquiert le domaine de Chaalis en 1902 et y rassemble plus de 6000 œuvres de toutes les époques et de tous les continents, suscitant l’admiration des visiteurs depuis plus d’un siècle.

L’Institut de France a entrepris depuis plusieurs années d’importants travaux d’aménagement et de restauration, au sein du domaine. En parallèle, un ambitieux programme muséographique a été élaboré. Cette réflexion s’appuie sur un chantier des collections conséquent, comprenant la manutention de plus de 4000 œuvres et objets.

Durant ces travaux, une cinquantaine d’œuvres sont présentées dans des institutions partenaires : le musée Condé du château de Chantilly, le musée de l’Oise (Beauvais), le musée de l’archerie et du Valois (Crépy-en-Valois), le château d’Écouen – musée national de la Renaissance, le Palais des Beaux-Arts de Lille, le musée de Cluny – musée national du Moyen Âge, le château de Versailles, ainsi que le musée M de Louvain (Belgique).
Au musée d’Art et d’Archéologie de Senlis, douze œuvres viennent enrichir le parcours permanent pour une durée de deux ans. Peintures italiennes et flamandes et objets d’archéologie antique et médiévale entrent en résonance avec les collections et offrent un aperçu de la richesse du patrimoine conservé dans l’Oise.