Auteur

OUDRY Jean-Baptiste

Dates de l'auteur

Paris, 1686 ; Beauvais, 1755

Titre

Chien à la jatte

Datation

1751

Matériaux et techniques

peinture à l'huile, toile

Dimensions

H. 0,88 ; L. 1,31 m

Inscriptions

Lieu de conservation

Musée de la Vénerie

Statut

Dépôt ; Musée du Louvre, Paris

Numéro d'inventaire

D.V.2006.0.15.1

Historique

Ce tableau a été légèrement agrandi afin de masquer sa forme chantournée qui s’adapte parfaitement au format d’une cheminée. La composition originale (Glasgow, Art Gallery and Museum) a été présenté au salon de 1751 et cette réplique de très haute qualité a certainement été peinte peu après par Oudry lui-même. Les premiers exemples de toiles peintes qui servaient de devants de cheminée datent de la seconde moitié du XVIIe siècle. Le Mercure de France de 1673 précise que “chez les gens de qualité on ne fermaient plus les cheminées pendant l’été avec des volets de bois ou de fer, et on les laissait ouvertes et on faisait attacher dans le fond des perspectives peintes sur des toiles et l’on y mettait aussi ou des petits rochers ou des pots de fleurs ou de verdure”. Rapidement ces “perspectives” laissèrent la place à de véritables panneaux qui masquaient totalement l’ouverture de la cheminée. Au début du XVIIIe siècle, Ils ont connu un essort qui accompagnait le goût grandissant pour le trompe-l’oeil : “les peintres imaginent la cheminée vide et ils se servent de cet espace imaginaire pour y agencer dans un savant désordre de véritables natures mortes. Ce sont des objets choisis pour la beauté de leur matière, de leur couleur, de leur pittoresque, ou bien en accord avec la destination de la pièce, [...], ou encore allusion discrète aux goûts ou aux occupations de leurs cliens” La Nappe servie (1737, Chicago, Art Institute) de Chardin ou le Tabouret de laque (1742, coll. part.) peint par Oudry pour Watelet sont parmi les plus beaux exemples de ces “natures mortes de cheminées”. Oudry choisit de rompre avec ce genre de composition pour représenter un chien d’arrêt , seul à côté d’une jatte de porcelaine sur fond neutre. A la suite d’Oudry, plusieurs artistes - principalement Roland de La Porte, Jeaurat de Bertry et Vallayer-Coster - continuèrent cette production spécifique de devants de cheminée mais aucun ne réprésenta ce que l’on appelé un portrait de chien même si, dans certaines toiles, des chiens peuvent à l’occasion se trouver parmi d’autres éléments de trompe-l’oeil. Pierre Jacky