Historique
Peintre rapide, qui aime les couleurs brillantes et lumineuses, Claude Vignon a une production abondante, mieux connue depuis la parution de la monographie de Paola Pacht-Bassani. Dans les inventaires de la cathédrale de 1848 et 1889, l’oeuvre est donnée à Crayer (1848) et représenterait saint Augustin. L’acquisition d’un Saint Ambroise (1623) par le musée de Minneapolis et sa publication par Pierre Rosenberg en 1968, a permis la reconnaissance du tableau de Senlis comme une réplique autographe, aux bordures largement amputées, de celui de Minneapolis. Comme celui des évangélistes et des apôtres, le thème des Pères de l’église a été traité à plusieurs reprises par Vignon (oeuvres à l’église de Tolède, Saint-Pierre-Martyr, trois toiles dont un Saint Ambroise ; au Fitzwilliam de Cambridge, suite des quatre Pères). Représenté en évêque avec sa mitre, l’évêque de Milan au IVe siècle, Ambroise, est souvent associé aux trois Docteurs de l’Église catholique, saint Augustin, saint Jérôme et saint Grégoire. Il est environné de ses attributs, comme le fouet qui lui servit pour chasser les ennemis de Milan, alors capitale de l’empire d’Occident, la plume et des volumes. L’œuvre de Minneapolis date du retour de l’artiste à Paris, après sa période romaine. Sa carrière prend alors un rythme de croisière avant d’atteindre son apogée dans les années 1630. Son sujet indique bien que Vignon commence à trouver des commanditaires dans la sphère religieuse. Si le caravagisme est encore présent, on note une palette plus claire et une manière ondoyante.