Auteur

Dates de l'auteur

Titre

Retable d’Anvers, les deux larrons

Datation

1520 vers

Matériaux et techniques

Chêne polychromé

Dimensions

H. 0,526 ; l. 0,276 ; Ep. 0,071 m

Inscriptions

Lieu de conservation

Musée d'Art et d'Archéologie

Statut

propriété de la commune ; Senlis ; Musée d'Art et d'Archéologie

Numéro d'inventaire

A.00.5.298.15

Historique

Le musée d’Art et d’Archéologie de Senlis conserve vingt cinq éléments provenant d’un retable de la Passion du Christ réalisé à Anvers dans les années 1520. À cette époque, la ville produit et exporte dans toute l’Europe des centaines de retables dont la Passion constitue le thème central. Le retable, ornement surmontant l’autel, a une fonction décorative et didactique. Il sert de support visuel à la dévotion collective. Il évoque également la présence divine au sein de l’église. D’ordonnance tripartite traditionnelle, ce retable combinait les trois scènes principales de la Passion (le Portement de Croix dans le compartiment latéral dextre, la Crucifixion dans la partie centrale, et la Déploration ou la Descente de Croix dans le compartiment latéral senestre) à l’Arbre de Jessé et à l’enfance du Christ. Sophie Guillot de Suduiraut propose d’associer aux fragments de Senlis composant la scène du Portement de Croix un élément conservé au musée du Louvre représentant une sainte femme se lamentant et un soldat sonnant la trompe. Selon son hypothèse, l’Arbre de Jessé se situait au registre inférieur et se composait des éléments suivants : Jessé, deux prophètes et les branches de l’arbre portant quatre rois de chaque côté. Les deux soldats montrant la croix et les deux cavaliers appartiendraient à la Crucifixion centrale. Enfin, se trouvaient dans le compartiment senestre le personnage à l’échelle posée contre la Croix, la Vierge et Saint-Jean. Au registre inférieur de ce compartiment, une femme tenant un livre (la prophétesse Anne ?) et un homme auraient constitué en partie la scène de la présentation au temple. Un fragment représentant un élément de décor ne trouve pas sa place dans cette proposition. Un dernier fragment, conservé au musée des Beaux-Arts de Chartres et repéré par Sophie Guillot de Suduiraut, semble également appartenir au retable de Senlis : il représente un homme encapuchonné, agenouillé, s’accrochant de la main gauche à une tige de feuillages stylisés. Il pourrait provenir de l’Arbre de Jessé. Les sculpteurs anversois aiment à forcer le trait de leurs personnages. Les gros nez retroussés, les larges oreilles, les imposantes moustaches noires, les corps minces aux poses bizarres, les mains aux longs doigts anguleux attestent du goût des sculpteurs pour la caricature. La polychromie participe de ce goût des ateliers anversois. Elle souligne les larges yeux des personnages au teint rose vif. L’éclat de la dorure anime les drapés épais et rigides. Ces caractéristiques styliques appartiennent au vocabulaire maniériste, ce qui laisse penser que ces reliefs datent des années 1520-1530.