Auteur

SÉRUSIER Paul

Dates de l'auteur

Paris, 1864 ; Morlaix, 1927

Titre

Le tisserand breton

Datation

1888

Matériaux et techniques

peinture à l'huile, toile

Dimensions

H. 0,732 ; l. 0,589 m (oeuvre) ; H. 0,944 ; l. 0,818 m (cadre)

Inscriptions

S.d.b.g. : P. Sérusier 1888

Lieu de conservation

Musée d'Art et d'Archéologie

Statut

propriété de la commune ; Senlis ; Musée d'Art et d'Archéologie

Numéro d'inventaire

A.00.6.67

Historique

Les thèmes pris dans la vie rurale forment l’un des courants forts du naturalisme avec des artistes comme Dagnan-Bouveret, Bastien-Lepage et Raffaëli. Cette source d’inspiration se retrouve chez des artistes plus novateurs sur le plan formel, comme les Nabis qui l’abordent sans la préoccupation d’un rendu illusionniste. À la suite de Van Gogh en 1884 (Rijksmuseum Kröller-Müller, Otterlo et Neue Pinakotek, Munich), Sérusier montre le labeur solitaire tel qu’il pouvait être pratiqué chez soi l’hiver par la paysannerie bretonne, loin des manufactures urbaines, bruyantes et collectives, dénoncées par Michelet dans Le Peuple. Cette œuvre de jeunesse se voit dotée au Salon d’une mention honorable. Elle a été peinte à Pont-Aven peu avant que Sérusier n’y rencontre Gauguin au cours de l’été 1888 et n’effectue pas une mutation artistique radicale incarnée par le manifeste nabi qu’est Le Talisman (Paris, musée d’Orsay) peint à l’automne. Contrairement à Van Gogh qui plonge directement le regard de son spectateur sur l’homme au travail, Sérusier inclut des motifs à l’avant-plan, un panier, une chaise, qui créent un sentiment de perspective, mais aussi d’anecdote. La construction de l’œuvre, son climat sombre et sa dimension réaliste contrastent avec la clarté et les aplats de la peinture nabi qui apparaît si peu de temps après ce Tisserand.