Auteur

COUTURE Thomas

Dates de l'auteur

Senlis, 1815 ; Villiers-le-Bel, 1879

Titre

Le denier de Saint Pierre

Datation

3e quart du 19e siècle

Matériaux et techniques

peinture à l'huile, toile

Dimensions

H. 0,425 ; l. 0,33 m (oeuvre) ; H. 0,56 ; l. 0,468 m (cadre)

Inscriptions

Lieu de conservation

Musée d'Art et d'Archéologie

Statut

propriété de la commune ; Senlis ; Musée d'Art et d'Archéologie

Numéro d'inventaire

A.2004.1.1

Historique

Le spécialiste américain de Thomas Couture, Albert Boime ne fit pas état de cette œuvre dans la monographie qu’il consacra à l’artiste en 1980. Il s’agit pourtant du Denier de Saint-Pierre, dont la dernière apparition publique remonte à 1880, lors de l’exposition rétrospective consacrée à Thomas Couture au palais de l’Industrie de Paris. Au n° 87 du catalogue, ce tableau était décrit comme une « esquisse dessinée au pinceau avec frottis,… ». Son caractère d’ébauche et son sujet inhabituel ont depuis contribué à plonger l’œuvre dans l’oubli. Seul le regard acéré d’un collectionneur chevronné fut à même de la repérer dans une vente publique où elle réapparut sous le titre Scène religieuse. Elle est monogrammée T.C. en bas à gauche. Jacques Foucart, alors conservateur général au département des peintures du musée du Louvre sut convaincre cet amateur passionné de la céder pour une somme modique à la Ville de Senlis qui depuis de nombreuses années soutient l’œuvre de l’un de ses plus illustres concitoyens. On lui doit aussi d’avoir identifié le sujet de notre tableau. Thomas Couture a beaucoup travaillé, comme ici, sous forme d’esquisses à la fois très graphiques, jutées et ponctuées de notes colorées. Leur caractère inachevé, parfois déconcertant, est devenu l’un des traits majeurs de l’art moderne dont il est l’un des précurseurs. La vigueur du modelé et le trait noir qui cerne les silhouettes sont communs à d’autres œuvres du peintre qui sont, pour la plupart, des esquisses préparatoires, notamment les études de bras pour L’Allégorie de la Noblesse héréditaire (inv. A.00.6.70 et A.00.6.69) ou celles réalisées pour Le Baptême du Prince Impérial (Château de Compiègne). La trame de la toile reste visible par transparence en raison de la finesse de la couche picturale. Couture l’a travaillée comme un dessin, avec un geste rapide donnant aux personnages une allure fantomatique et pourtant une présence presque plastique.