Jean-Baptiste OUDRY - Chien à la jatte © Ch. Schryve

Jean-Baptiste OUDRY - Chien à la jatte
1751
Huile sur toile
H. 0,88 ; l. 1,31 m
Dépôt du musée du Louvre
D.V.2006.0.15.1

Ce tableau de grande qualité est sans doute une réplique peinte par Oudry (Paris, 1686 ; Beauvais, 1755) lui-même de l’œuvre présentée au salon de 1751, aujourd’hui conservée à l’Art Gallery and Museum de Glasgow. Oudry, peintre des chasses royales de Louis XV, peint les chiens favoris du roi. Nommé directeur de la Manufacture de Beauvais, il exécute à partir de 1741 plusieurs devants de cheminée qu’il présente aux Salons et grâce auxquels il remporte un grand succès.

Depuis la seconde moitié du XVIIe siècle, l’habitude avait été prise de fermer le foyer des cheminées pendant l’été par des volets de bois ou de fer sur lesquels étaient fixées des toiles peintes. Les peintres, comme Jean-Baptiste Oudry, avec cette œuvre, les ornaient de sujets en trompe-l’œil.

Un chien d’arrêt se tient debout, la tête dirigée vers la droite. De ce côté, à terre, se trouve une jatte de porcelaine à motif pleine d’eau. C’est une des rares représentations de ces écuelles en porcelaine conçues pour l’élite canine. Le collier en cuir du chien confirme son appartenance prestigieuse.

Pour donner l’illusion de la réalité, Oudry peint un chien grandeur nature. Il prend soin d’imiter les carreaux du sol et le fond sombre des parois de la cheminée afin de créer une continuité entre l’espace figuré de la peinture et l’espace réel. Il en est de même pour la lumière qui, pour être vraisemblable, devait sembler venir des fenêtres du lieu d’origine.

Ces devants de cheminée connurent un essor coïncidant avec un goût prononcé pour le trompe-l’œil au début du XVIIIe siècle. La plupart de ces objets, abîmés, ont été transformés en tableaux de chevalets, perdant leur forme chantournée si particulière.