Retable d'Anvers © I. Leullier

Retable d'Anvers
Vers 1520
Chêne polychromé.
H. 0,465 ; l. 0,27 m
Inv. A.00.5.298.24

Cette sculpture de cavalier fait partie d’un ensemble de vingt-cinq éléments donnés au musée d’Art et d’Archéologie de Senlis. Ils proviennent d’un retable de la Passion du Christ et ont été réalisés à Anvers dans les années 1520. À cette époque, cette ville produit et exporte dans toute l’Europe des centaines de retables. Au Moyen Âge, le retable, ornement surmontant l’autel, a une fonction décorative et didactique. Il sert de support visuel à la dévotion collective. Il évoque également la présence divine au sein de l’église.

La Passion constitue le thème central des retables anversois. Le cavalier était certainement intégré dans le compartiment représentant la scène de la Crucifixion. De profil, l’homme est richement vêtu d’une tunique dorée aux larges manches courtes ornées de languettes. Son costume pittoresque s’inspire de l’Orient. Les manches de sa chemise sont bouffantes. Il est coiffé d’un turban et porte à la ceinture un cimeterre, arme à large lame courbe.

Les sculpteurs anversois aiment à forcer le trait de leurs personnages. Le gros nez retroussé, les larges oreilles et les imposantes moustaches noires donnent un caractère burlesque à notre cavalier. La posture et la tête de son cheval accentuent l’aspect bouffon de l’ensemble.

La polychromie met en valeur le goût des ateliers anversois pour la caricature. Elle souligne les larges yeux du personnage au teint rose vif. L’éclat de la dorure anime le drapé épais et rigide de la tunique.